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some words :

"Le poète est un archer qui tire dans le noir." - Salah Stétié -
"Soyez un écrivain mineur, cela vous rajeunira." 
Dominique Noguez

"Cette femme était si belle
Qu'elle me faisait peur."
 Guillaume Apollinaire

"In a place far away from anyone or anywhere, I drifted off for a moment." -- Haruki Murakami --


"Être poète n'est pas une ambition que j'ai. C'est ma façon à moi d'être seul."   -- Fernando Pessoa --

"Ca va tellement mal aujourd'hui que je vais écrire un poème. Je m'en fiche ; n'importe quel poème, ce poème." -- Richard Brautigan --

"J'écris à cause du feu dans ma tête et de la mort qu'il faut nier."
Jacques Bertin

"O mon passé d'enfance,
pantin qu'on m'a cassé."
Fernando Pessoa


« La mort c’est l’infini des plaines
et la vie la fuite des collines. »
Joseph Brodsky

Certaines choses

Nous entourent « et les voir

Equivaut à se connaître »

George Oppen



" LA GRANDE FORCE EST LE DESIR "
(Guillaume Apollinaire)



"Quand je dis « je », je désigne par là une chose absolument unique,
à ne pas confondre avec une autre."
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"Le sens trop précis
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Stéphane Mallarmé


" Je ne suis pas moi ni un autre

Je suis quelque chose d’intermédiaire :
Un pilier du pont d’ennui
qui s’étend de moi vers l’autre. "
Mario de Sa-Carneiro
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-- je vous souhaite un bon passage... --


"Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr."  Nicolas Bouvier

« La poésie vient vers nous, on ne sait d’où, et elle nous quitte, allant vers on ne sait quel au-delà. Mais en passant, elle nous laisse des mots et elle nous fait des signes dont l’interprétation est inépuisable. » Gabriel Bounoure

" Avec tes défauts. Pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu'irais tu mettre à la place ? " Henri Michaux


écrivez moi si vous le souhaitez :    

Soyez indulgent, je ne suis qu'un petit écrivaillon tentant d'écrivasser

Mai 2008 : "L'apéritif de la neige"
est "paru"

Si vous êtes intéressé : laissez moi un message
(133 pages de poèmes et textes poétiques, pour la plupart ici sur mon blog)

"Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi." Paul Eluard

"Savoir que nous ignorons tant de choses suffit à mon bonheur." George Oppen

______________________________________________

 

16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 17:43

La pluie fine - eau de prune diluée - est comme un noir embuant ma vue ; l’élégance du son des gouttes est d’une pureté toute fringante ; comme un filtre sur mes ennuis de vivre ; la pluie malicieuse me prive de ce soleil ; erronée, mon existence s’enfuit, elle court en riant aux feuilles tombées.

La pluie légère, arachnéenne est fluide  à ma main, de l’eau sage et utile pour l’ivrogne que je fus, je l’enlace sac-à-vin devenu sac-à-eau, comme un isoloir organique ; c’est ma solitude piochant dans le noir la tourbe de quartz que fut mon donjon. Il s’écroula - avec les années - le temps - la pluie - l’eau infiltrante et qui se retranche « dedans », je suis le vieux de la jetée gigantesque dépouillé de tout, de mes choix, de mes femmes, de mes envies.

Lasse enfin, lassée enfin tu t’es désintégrée à mon portail comme une toute fin adéquate, désincarnée, enjouée de ce destin, liseron croyant jadis en moi ; tu récitais mes poèmes comme des congestions aquatiques : puis, la pluie en puits gentiment t’a détachée de moi ; cette géode sans centre, ce marteau sans manche, toi, ma secrétaire secrète.

La pluie verte me fait de l’oeil, se présente tel un beau linceul ; je deviens l’escroc sans diplôme, la butée « pour rien », la filouterie ultime, l’impasse finale. Je perçois des bruits, des voix, parfois des chants, ces sirènes ailées qui chatoient, qui brillent, qui tremblent… Sont-ce ces amers-là dont je vibre - non pas en phase - mais en décalage complet.

Tu vois - dis-tu - finalement tu ne devais pas vivre. Alors le carnaval des sens et des pleurs apparut au fond du chemin avec sa lanterne rouge.

Enfin c’est tout - pensais-je - effleurant cette pluie fine d’automne.

 

 

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6 octobre 2023 5 06 /10 /octobre /2023 15:46

 

Emmêle moi emmêle moi

Tout autour mêle moi

En filigrane en mystère en marge en glaise

Ô tes parfums et fins du monde

Emmêle moi d’automne de vins perdus de vins citrins

Dans tes rets tes filets tes pinceaux

Tes robes de petite fille et tes guirlandes au cou

 

Emmêle moi dos à dos face à face

Emmêle moi  Emmêle moi les tiens les liens

Emmêle moi de tes peintures tes traits

Tes figures tes laideurs tes feintes

Dans tes arbustes capillaires limoneux

Tes singes aux agrès

Tes viornes changeantes tes grelots berlingots

Tes mamelles opulentes et craintives

Tes sucres à lécher au miel violet

Nougats nougats !

Nougats à toi !

 

Emmêle moi dans tes palmes tes pales

tes palais tes palets à jouer

Pâte à toi palpe à toi

Pâte à mâcher dans tes bras

Emmêle moi  dans tes fessées tes amours creux et déliés

Tes fleuves et rus ruisseaux écrevisses et couleuvres d’eaux

Ô tes floraisons en jupe de perse

Ces grisailles colorées ces pertes liquides

En flux tenu grave et gros

Ô ton corps en offrande à nos désirs d’en finir

Nos désespoirs à vivre si petitement

Te réduire au poème de la vie

Si vivre ou survivre en crise du monde

Paradoxe d’aimer tes filets

Emmêle moi  Emmêle moi

 

Emmêle moi

En toute fin pour la détresse de ces mondes

Ô nature de tant mais de peu là

Tu prends le large tu quittes

Tu vas disparaitre en éboulis échafaudage cassé

En non-poème en feu en pluie

Emmêle moi dans tes chants de sirène

Tes bras démesurées pour des caresses prêtes

Près de cet hiver, lampes affaiblies

Ô tes yeux d’hiver  ô tout ce noir

Ces cygnes froids ces démarches vieillissantes

Ces racines soudain vides cette quinte cette toux

 

Ô Emmêle moi dans ton corps de lait

Ce sexe avalanche ce sexe de mousse

Ce vase où fuir là où le suicide a ses attraits

Ô comme je voudrais retrouver l’ adolescence

Cette vieille neige raffinée rajeunie

Epure moi épure moi châssis de course ébranlé

Doigts exploitants fééries des frontières

Immensément nu de toi

Si en vraie passerelle pont de toi à moi

Pont en toi porte à porte

À tes cônes à tes porcelaines rassasiant

Promenade engourdie vie empoissée insincère

Emmêle moi Emmêle moi dans tes rescousses tes secousses

Appoints et supports

Épure épure moi

(Polissage et confort)

   parfaitement tu m’auras vécu

 

Épure moi / ​​​​​Emmêle moi : Nos protubérances heureuses,  magistrales, enfin

 

 

Félix Vallotton - Un soir sur la Loire - 1923

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29 août 2023 2 29 /08 /août /2023 18:13

Et si l’ensemble du monde disparaissait dans un grand tuyau cosmique ?

Et elle le dit, pliant son sexe en deux ; en free solo veut-elle dire..

Tu le clames : c’est l’érotisme de l’intermittence

Le soleil qui baille, le vêtement qui ne cache pas tout

Et la zone brille, monotone au regard de l’enfant intéressé

Vent triste entre tes jambes,  comme un pont où ils ont travaillé tout ton corps

Pour un mannequin comme tout neuf

 

Tu m’introduirais dans le tuyau du monde, et m’enroulant

(Je suis en 2 dimensions, quoiqu’ils disent)

Là où tu t’étales, murs peints ; comme un étal de friandises

La mort chahute dans les chiffres, chante dans les chiffons

Le bon son, le bon N°, sous la couleur « nickel »

Moi, je lis les autres

Et je décoche les écorces comme les zestes d’une peau

Un jour, disparaitrais-je comme ce monde,

Dans ce tuyau coincé entre deux espaces inutiles ?

Ah ! Si je pouvais saigner pour te faire vivre !

 

 

 

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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 16:17

serait comme une solitude baroque « vue d’en haut »

Comme un survol d’une fin adolescente

Un achèvement

Lorsque le suicide appelle à l’aide

Comme un gisant face creuse, souffle de passereau,

L’inapaisé finalement, comme le ciel serait immense, inverse et triste comme toujours.

 

On planifierait tout ce théâtre excessif

Fin de vie, odeurs et couleurs de fougère grand-aigle de mes enfances.

 

Cette grande illutation - comme on dit - qu’est donc la vie imaginative ou réelle

Se finirait par un lavage consciencieux

Ou un dégorgement de tous ces trop-pleins

Une vraie lavure mal semée.

Une passerelle de paresse…
 

Ces images de pin-up les plus séductrices

Comme des chamans inouïes

Oh la démesure qu’est la fin de vie

Oh comme ce sexodrome est insolite !

 

 

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1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 13:50

Aux libellules si belles

Aux tonneaux, mes demoiselles

Tailles fines et ficelles

Aux caravelles très sexuelles

Du temps passe qui cisèle

Ces raies bien passionnelles

 

Oh ! Linaire de toi

Oh ! Linaire de moi ?

 

Aux seins fumées belle damoiselle

En pointe deux mirabelles

Légère ou fragile comme nigelle

Les cœurs fidèles se les gèlent

La vie est plus hirondelle

Sous ses rires, mon ombelle

 

Oh ! Linaire de toi

Oh ! Linaire de moi ?

 

Soleil et brise en s’emmêlent

Les brins de poison s’écartèlent

Mon âme nouvelle gelée révèle

Ces douces et grandes lisses caravelles

Où mourir à cet hôtel, cet autel

Frêle, grêle, amoureux Polichinelle !

 

Fuselé j’irai

Comme une linaire, une hirondelle

Finir mes courses

Romantiquement, dans un jaune d’automne

Je ricane, je manque de charme

Je m’étale dans les champs d’encre

Maudits et soignés

Fluctuants et négligés

 

Je fus leste

Je devins sans geste

Sans geste ni demeure

 

Mon cœur, en vain, tu dépèces

Oh ! Linaire de toi !

Linaire des cœurs !

 

 

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12 mars 2019 2 12 /03 /mars /2019 12:04

 

La demi lune

Eclaire au sol le demi sol

Mon corps à demi blanchi

Est immobile dans le froid hivernal

 

Derrière moi : la maison

La maison où je vis depuis bientôt trente ans, elle a donc dépassé ma première maison, celle de mes parents, devenue celle de mon frère où l’enfance s’exprima « de toute façon » ;  il y a bien longtemps avec plus ou moins de réussite. Cette nouvelle maison ? Est-elle la bonne ? Ou dois-je rechercher un autre toit ? Jacques Bertin disait déjà qu’il cherchait inlassablement le lieu où il retrouverait son enfance…

Comment peut-on être sûr qu’il s’agisse du bon endroit ? Faire venir un sourcier ? Etudier les flux qui se croisent là-bas dessous ? Tout est affaire de sources, donc. Et de courants marins. Ou d’ondes inconnues.

Auprès de moi, tu dors… Et toi, cette maison te satisfait-elle ?

Laisse une fenêtre ouverte vers vos amitiés entre le museau des chiens et  le bon vin, les chants des hommes et les sourires curieux des femmes

Leurs très grands yeux maquillés de noir, de nuit, pleins d’insistance

 

Il fait froid

La demi lune éclaire au sol le demi sol

Mon corps est à demi blanchi

Ombre allongée démesurée

Je suis immobile au froid hivernal

Indécis sur les lieux à partager

 

Mon corps, incertain

Immobile comme un arbre

Pieds comme des racines, les racines comme chaussettes

Faut-il se détacher de ce pays natal ?

Cette sortie de route, jadis,

Dans le talus ? Le fossé ?

Les berges – une protection – dit-on ?

Vite, le tapage de la vie, cet entonnoir m’a dirigé ici, ici les pieds au sol à la demi lune…

Je cherche moi aussi l’infini pays qui serait le mien

Avec les amis de l’enfance, « un endroit préparé dans ma mémoire »,

Non séparés, nous pourrions alors vivre

Et pourquoi pas ici, là où mes pieds s’enracinent ?

 

Tes yeux de fausse émeraude me fixent derrière les vitres embuées

Ardemment tu examines ce monde qui est – ma foi – un peu le tien aussi

Mais qu’en sais-je ?

 

 

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 14:53

Ton bruit – souffle gris –

Ton sexe de paille vieilli

Neige empourprée

En ce sein vous romprez

Ventre refleuri

Je suis ta cavalerie

Enfin fillette

Tes billes je cueillette

Et en toi je grandis

My sweet milady

 

De jeunes filles joyeuses ont passé

Trains des ennuis trop enlacés

Pensées de corsage délacé

Ont fui mes vies effacées

 

La vie ? – plainte grise –

Souvenirs en fouillis

Désertification en route

Mois d’août en black-out

Je regarde les décors

Et ton corps comme accord

Enfin fillette

Ma fille parfaite

Et en toi je grandis

My sweet milady

 

De jeunes filles joyeuses ont passé

Trains des ennuis trop enlacés

Pensées de corsage délacé

Ont fui mes vies effacées

 

L’avenir – cintres gris –

Comme une treille vieille

Un panier peu rempli

Où bien tard j’y sommeille

C’est une parole bègue

Que bien triste je lègue

Enfin fillette

Belle femme coquette

Et en toi je grandis

My sweet milady

 

De jeunes filles joyeuses ont passé

Trains des ennuis trop enlacés

Pensées de corsage délacé

Ont fui de mes vies effacées

 

la jeune fille au bas noirs

(la jeune fille aux bas noirs / Bonnard, 1893)

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 21:45

Srinagar

 

Shrinagar2

 

Shrinagar

 

Srinagar2

 

Srinagar

O espaces célestes et cieux hauts bleus / cillent les yeux /

Grand pélican blanc en vive majesté

Interné dans le malheur des mondes / lui aussi incapable de voler

Dépenaillé / caché comme une plie au fond des vases

Quand on le prive de liberté

Oiseau étais-je / je virais au sommet des lacs blancs / je tintais comme la brise dans les drisses

Je passais comme nous tous idéalement seul et ignoré de tous / dans les nefs d’air j’exultais

Je maniais mes ailes manière de poèmes

La glaise au sol luisait au soleil matinal

Mes yeux fous dispersaient tout / je calmais mes faims par d’incessants coups d’ailes / les montagnes amies étincelaient, les hauts cols de passage aux chemins des mules

Jamais l’air fut si beau si clair si dense si pur bleu

Des enfants aux barques silencieuses nous rejoignaient

Certains se baignaient dans les lotus et les fleurs d’eau

Sans souffrance apparemment / la sève du lac nourrissait

Belle salve de mots au sein de cette lumière pure

Calme et espérance / rajeunissement en effleurant l’eau bleu sombre

Liberté

Tous les paysages aimés / la voie des chansons des hommes

Pour les chants d’amour, les chants d’humanité, les greniers riches

Je suis encore cet oiseau inconnu dominant ce monde d’eau et de montagnes

Ces frontières magnifiques riches de tout l’or des mondes

Vivants, vivant en pleine conscience

Il est des lieux rares où l’on se sent homme

Pleinement au moment présent

Comme à Srinagar où

Là j’étais oiseau-océan – libre comme une baleine ailée

Je survolais la grande ville au grand lac comme un tapis  écartant la vie entre deux tissages

Criant mes noms, mes pays, mes poèmes libres

Vous aimant tous et tous voulant vous connaître

Frères mélangés

Je suis l’oiseau vous survolant

Et à chacun j’offre ma vivacité d’ailes

Mes cols et mes montagnes libres

 J’espérais l’absence de geôles

Alors vous disparurent et personne – parmi les hommes –

Ne semble vous attendre

Alors je criais mon nom : liberté

 

Treck inde

 

Inde-Pakistan

un passage de col vers les 4000 m entre le Cachemire et le Pakistan ; et des gens qui nous sourient, amusés...

(toute photographie © frenchpeterpan)

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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 13:59

à la mémoire de Victor Jara,

 

 

mots qui se soulèvent

                  à travers gorge

crachent poésie, beauté

bloquent retraite

arme difficile

sont mots difficiles

 

pollen d'amour

                   dans coeur arrêté

freine sang de joie

dans veine de fête

arme terrible

sont mots difficiles

 

chants soulevés

                    aux poumons stoppés

toux de circonstance

aux hommes de souffrance

arme difficile

sont mots difficiles

 

mon ami, tes doigts sont les miens

je saigne au milieu des fleurs de mon coeur

et les guitares se taisent inouïes 

   de tant de haine

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 20:13

La chambre seule

 

En hommage à Cesare Pavese

Tunnels inorganiques dans tes cuisses organiques reliés entre eux par d’étranges tamanoirs léchant eux-mêmes tes sucs miellés comme des fourmis blanches

au bout d’un temps l’extase comme un bus strident vissé aux oreilles ; l’architecture elle-même de tes cuisses trouées fait office de galeries pour quelques taupes affamées ; tu es leur mère et tes fourmis blanches grêlées sur tes pâles jambes sont comme des gouttes de sperme.

C’est ainsi que le temps s’écoulait dans les regards de nos égouts communs. Alors devant cette fantasmagorie animalière, les désirs brûlaient comme des bombes incendiaires /

A l’hôtel IRIS aux marches si usées, je montais vers les cieux (en tournant autour de l’axe majeur) (comme des baleines bleues neigeant les nuages disait le poète) de cette chambre abandonnée ; parfois tes cuisses trouées et parfumées ou teintées de soie, de nylon ou très blanches, laine ou peau simple. Parfois la solitude seule ; l’un ou l’autre. Jamais de surprises, d’émotions autres.

Je perdais dans l’isolement un certain désir d’être et la fascination d’en finir régurgitait régulièrement de ma bouche acidifiée.

La chambre solitude celle de Turin ou d’ailleurs. C’est celle où l’homme se referme de l’utérus ultime, celui de la fin ou du refus de naître. La mort viendrait, elle aurait tes yeux ? Non, elle ne vient pas, c’est à moi (à lui) d’y venir, de se « déloger » ; c’est toi qui y vas ; enfin toi et nul autre. Ensuite il faut se décider, on se dit que si l’autre nous est enlevée, alors la ménagerie des corps – plumes, écailles, peau simple – ne perdureront plus. Si le spectacle s’en va, que les cuivres se taisent, clowns assoiffés de malheur ; reste la chambre seule, celle que Van Gogh peigna pour y mourir ensuite dans des draps froids, moites, poisseux vides d’animaux étincelants.
Turin ou ailleurs

Ici c’est Turin

La chambre seule bat en pulsant oreillettes et ventricules donnant la vie à qui veut accepter sa survie. Sinon comment vivre dans si peu d’âme ?

« Je suis seul à tous points de vue » disait l’autre poète

et la solitude devint un objet

ou un lieu

exemple :

cette chambre

seule

de Turin

 

Cesare Pavese

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 18:50

En effort du

 monde flou

Pour paraître, je l’ai écrasé dans mon poing

Des larmes et du sang ont taché les sols

Dans les plaies et bosses des âmes désertées

J’ai voulu déconstruire

Je l’ai déjà dit –

Et puis 

L’immense pont ambigu entre elle et lui

Haie vaste d’ennui,  incompréhension où les

oiseaux sont comme des baies remuantes

la nuit s’éveille, ou s’éveillerait

les bruits du noir se taisent, se tairaient

les pierres font la traite des lichens, feraient

l’eau qui sonnait s’immobilise

le gros crapaud – mon frère – sort

de son trou

 on entend la teinte seule de ses sauts

il est là dans ma paume,

étonné de ma grosse tête

je suis comme lui, effondré du monde

nous puisons – peinant – dans l’air

le vieil oxygène

oh ! comme j’ai vieilli dans ce monde ci

 

crapaud-frenchpeterpan

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 08:31



le monde est en colonne de vertébres

qui du jour cache et montre les ténèbres
se dresser contre les verrous du monde
reculer tous les malheurs qui grondent

en approche vernale de tes humanités
ce vernissage de ton corps aimanté
cette rude éclaircie en rubis transparent
en ruades de tous tes corps en torrents

j'attendis de la nature
un verdict qui ne vint jamais
j'attendis de ces peintures
des soleils-levants en déblais
des impressions de verglas
soleils vernissés chocolat

impédance de mon univers vertical
vers-libriste en toute indépendance
montée des sèves en total génital
en verticalité dire toutes tes danses

homme unique seul perdu et qui observe
un vent giflant et qui donne la verve
poète verbeux en mal de bonnes rimes
avec ton corps sublime en haut des cimes

j'attendis de la nature
un verdict qui ne vint jamais
j'attendis de ces peintures
des soleils-levants en déblais
des impressions de verglas
soleils vernissés chocolat

avec des vers à foisons pleurant à verse
une cascade d'or irradiant traverse
et moi nouveau-né de vernix couvert
j'attendrais de grandir en lisière

en lisière des mondes déshumanisés
jus de vers de petit poète pur jus
tes sexes couleraient clairs en verjus
puis torrents et galets jaunes anisés

j'attendis de la nature
un verdict qui ne vint jamais
j'attendis de ces peintures
des soleils-levants en déblais
des impressions de verglas
soleils vernissés chocolat



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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 23:49

J’aurais pu dire
Quand le vent dans nos nuages
J’ai souffert dans ce chemin sans fin qui plongeait dans l’assistance
On descendait vers l’enfer
Bref j’arrêtais de lire, me mis à vivre
Je ne distinguais plus alors le réel des faux-semblants
Les choses imaginées, les choses peintes, les choses naturelles
Telle plastique de femme au buste sévère, je ne savais plus : qui tu étais?
Je m’exposais aux autres, c’était aussi une forme d’enfermement
Quand on me dit scientifiquement que j’étais fou, je devins enfin lucide
Si c’est ma folie qui fit ma lucidité
Que dire alors de ceux qui ne sont « pas assez fous »
Je m’étais coupé les mains pour arrêter d’écrire, mais
Des moignons semblaient repousser des doigts
Des doigts qui comme des serpents recherchaient des stylos
Puis je coupais mes bras, et ça repoussait aussi
Il fallait donc mes mains pour écrire, c’était mon Sisyphe à moi
D’autant plus gênant que quand le génie manque
Je ne voulais offrir alors que des moignons
Ou du moins des choses manquantes
De moi il ne resterait plus que le zeste ou la flaque
Je coupais tout alors sans même bien souffrir
Seul demeurait dans la flaque étale mon esprit abîmé
Les autres alors prétextant mon infirmité rirent de mon état humide
De mon résumé d’homme, de mes prétentions d’écrivains
Qui es-tu pour te définir dans la mare, pourquoi repousses-tu ton enveloppe humaine
Je dis : je suis fou, je ne suis pas homme, mais simple résonance du vent dans les nuages
Le tempo rythmé des battements de mon coeur
Dans l’air alentour et les grands peupliers hautains
Tu déprimes dirent mes amis ?
Je me bats répondis-je plutôt, je me bats pour vous satisfaire
Je m’habille pour vous plaire, je fais attention alors que je n’en ai guère
De mon apparence externe, je me moque complètement
Dans ce monde, il faut posséder sans cesse, je mens à vous
De vous dire que je ne puis vous satisfaire
Je ne serai pas le gendre idéal, ni l’homme ultime
Ni le poisson qui brille d’argent sous le flot léger
Je ne suis que la flaque sombre qui enfin ne connaît plus rien d’humain
Marchez-moi dessus alors sans même vous en rendre compte
Je serai l’âme du ruisseau, la mâche des feuilles
Le bourbier où l’enfant passe, les cristaux de terre cuite cassée
Je serais la flaque que le soleil abreuve
Ou la flache noire des trous des arbres centenaires
L’étang glauque des trop vieux souvenirs humains
La trop froide absence de toi dans le froid d’immenses nuits

 

arbre

Photographie frenchpeterpan ©

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 09:11
Cette fille avait 0 défaut
Moi, j’avais bu 1 verre de trop
Pris mon courage à 2 mains
En deux temps, 3 mouvements
J’étais à genoux, plié en 4
Ses 5 doigts dans ma main
(je me sentais 6 pieds sous terre) :


je pense à toi 7 jours sur 7
j’aimerais faire le grand 8 avec toi
dire mon amour, preuve par 9
je sais que tu vaux 10 sur 10
tu es mon 11 tricolore à moi
mes 12 mois de l’année
mon vendredi 13 aimé
je ne veux plus chercher midi à 14 heures
depuis 15 jours je ne rêve que de toi
j’en perds la tête comme Louis 16
aurais tu 17 automnes - printemps ?
je saurai attendre tes 18 ans
ou 19 printemps comme tu le sens
20 dieux comme je suis amoureux
22 v’la l’amour qui s’amène
24 heures sur 24 je serai là
j’attendrai sur mon 31
mes 32 dents pour t’embrassant
on écoutera mes vieux 33 tours
tu seras  mes semaines de 35 heures
il y aura 36 choses à faire
ma fièvre de toi est à 40
50 manières de s’y prendre ?
des fripes des années 60
en 69 je rêve de m’étendre
ou le tour du monde en 80 jours
d’accord à 100 pour 100
j’aimerais tes 101 dalmatiens
j’attendrais 107 ans s’il le faut
pas de virage à 180°
360° vision en panoramique
365 jours par an
mes 400 coups pour toi
tu as mis dans le 1000
toi mes 1001 nuits câlines
et ton délicieux style 1900
et 20000 lieux sous tes couettes
il y aura toujours 36000 choses à faire
nous serons riches à millions
dans nos mille milliards d’étoiles en fusion




"le comptable amoureux / chanson pour Jean Bart"
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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 18:35

1/ à qui sont ces bras offerts ?

tendus vers toi, qui hésites

derrière le vent qui pousse

et les cheveux qui volent

au devant le chemin que l'on doit franchir

et cherche un endroit où vivre !

 

2/ amie je t'avais vue traverser le chemin

et puis d'autres qui ont suivi et d'autres encore

cherchant à terre les signes d'un bonheur perdu

et puis tournant hagarde parfois bras tendus

des sentes inconnues difficiles inconnues

et puis derrière cet arbre : plus rien, un silence

celui du découragement, du vieillissement et du temps

qui ne dit rien et passe

qui ne dit rien et passe et vide les sentiers

 

3/ tu dis : le ciel est haut clair lumineux

la terre marque la limite de mon corps

l'oiseau va de l'un à l'autre

support de ma vie, de mon regard

et l'eau de mon corps pleure

et mon passage je le marque de mes pieds sur le sol enfoncé

et le reste est difficile à juger


4/ passer outre

entrer

et avancer, pousser du bras les herbes hautes

ignorer les blessures aux jambes

avance et passe outre :

éloigne des bras les hautes herbes du doute


5/ va pars

sur les chemins trempés

et suis les peupliers rose et longeant les prés

chaque pas te rapproche du but que tu t'es fixé :

être homme et le rester

 

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